Une proposition de campagne d’initiatives sociales, culturelles et politiques pour construire une nouvelle organisation révolutionnaire, féministe, pluraliste et démocratique

Dans le cadre de ses activités, et de la discussion au sujet du processus « On construit l’alternative » auquel nous participons notamment avec Ensemble !, le NPA et d’autres militant·es politiques et du mouvement social, Rejoignons-nous a élaboré une proposition de campagne autour de l’exigence de la démocratie, de l’autogestion et de l’autodétermination des peuples. Nous proposons cette campagne pour discussion et élaboration collective, notamment lors du forum national « On construit l’alternative » du 16 décembre, et au-delà.

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Nos vies nous sont volées. Individuellement, collectivement ; nous n’avons que peu de prise sur nos quotidiens. Des vies entières au travail ou à en chercher, à courber l’échine pour autrui, le patron, le mari, les enfants, le propriétaire du logement, au sein des institutions carcérales, des ESAT… ; des lois injustes imposées dans le seul intérêt de ceux et celles qui ont tout ; un ordre social maintenu par la violence de la répression ; notre planète bientôt inhabitable à cause de la voracité de quelques-un·es… Au printemps 2023, nous étions des millions à nous opposer à l’allongement de la durée du travail pour bénéficier des droits à la retraite. Au début de l’été, après la mort de Nahel, les quartiers populaires se sont embrasés face à la violence policière, à la relégation, aux discriminations racistes subies et ont été intensément réprimés. A l’automne, c’est par millions que les peuples ont manifesté leur opposition à la guerre génocidaire menée par Israël contre le peuple palestinien. Six ans après le début du mouvement #MeToo, le combat de féministes en France, comme dans le monde, continue contre les féminicides, les viols, l’impunité, les discours sexistes, la remise en cause des droits obtenus de longue lutte, à l’IVG, à l’égalité salariale, à la libre circulation dans l’espace public, à l’éducation, etc. Dans toutes ces situations, l’Etat répond par : le 49.3, la criminalisation des militant·es, les violences policières… Les projets du gouvernement sont en cohérence : les « lois travail » successives, la réforme du RSA et la création de « France Travail », la contre-réforme du chômage et des retraites, le renforcement des contrôles de la CAF, le démantèlement des services publics au profit d’une poignée d’entreprises privées, la réforme des lycées professionnels et les dernières annonces du ministre de l’éducation, les lois racistes (comme le projet de loi Darmanin)… toutes visent à continuer la destruction des formes existantes d’égalité et de justice sociale, à assurer la domination des patron·nes sur les travailleur·ses, des hommes sur les femmes, des blanc·hes sur les racisé·es, des valides sur les invalides, à empêcher une à une toutes les conditions de la démocratie.  Il n’est pas une semaine sans qu’une lutte ne mette en lumière l’absence de démocratie dans notre société, dans tous les domaines de la vie ; c’est en récupérant le pouvoir que nous récupérerons notre dignité et notre liberté. C’est pourquoi la démocratie – le partage du pouvoir entre toutes et tous à égalité – comme but et comme moyen, doit être le cœur de la nouvelle force politique que nous voulons construire.

L’alternative : mettre la démocratie au cœur d’un nouveau projet politique !

Lorsque l’on aborde les questions démocratiques, la première chose qui vient à l’esprit, dans les termes habituels des débats politiques, est la question du vote et des institutions. Celles de la 5e République, régime dans lequel nous vivons depuis 1958, ont été conçues pour concentrer les pouvoir entre les mains du seul président de la République. Les modes de scrutins, les institutions, la constitution, sont pensés pour ne permettre quasiment aucun contre-pouvoir à la volonté d’un seul homme ou d’une seule femme. Plus récemment, les lois consacrant « l’intercommunalité » ont encore éloigné les citoyen·nes des lieux de décision. Les traités européens ont soumis les volontés populaires aux diktats de la Commission européenne, non-élue. On pourrait croire qu’il suffirait d’ajustements (certain·es ont proposé le Referendum d’Initiative Citoyenne – RIC) pour rendre nos institutions démocratiques. Mais comme le montre par exemple le cas de la Suisse, la multiplication des référendums ne suffit pas du tout à instaurer une démocratie, même au sens étroit des institutions politiques. L’accaparement du pouvoir par quelques-uns, particulièrement les capitalistes et leurs allié·es politiques, a des causes bien plus profondes, qui appellent à des solutions beaucoup plus radicales. Et s’il faut bel et bien changer de fond en comble les institutions politiques, les enjeux de démocratisation de notre société ne s’y limitent pas : c’est en démocratisant profondément tous les autres domaines de la vie, et notamment nos modes de production en nous les appropriant à partir d’un processus démocratique, que l’on pourra réellement régler les problèmes liés au caractère non démocratique de l’Etat.

S’il est un lieu où l’absence de démocratie est la plus criante, et pourtant rarement remise en cause, c’est au travail.  La subordination juridique et la dépendance économique des travailleurs face aux diktats des employeurs s’accentuent. Subordination à des conditions de travail subies, à des horaires imposés, des process, des grilles de salaires, à des finalités du travail jamais discutées collectivement entre toutes celles et ceux qui participent aux collectifs de travail. Ne serait-ce pourtant pas la moindre des choses que celles et ceux qui produisent, qui fabriquent, puissent également en décider ? Au sein des entreprises, bien sûr, mais également localement et nationalement, avec tou·tes les habitant·es pour que toute production soit conforme aux besoins et objectifs, en termes sociaux et écologiques, décidés démocratiquement. Les exemples de coopérative, d’autogestion, d’expérimentations démocratiques au travail ne manquent pas. Nous devons les renforcer, les faire connaître, les généraliser, et lutter pour de nouvelles institutions démocratiques du travail.

En lien avec cette démocratisation du travail, les services publics devraient être gérés collectivement – et donc pour cette raison aussi dé-privatisés, dé-financiarisés, vraiment universels et gratuits. C’est comme une institution démocratique que fut d’abord conçu le projet de la sécurité sociale en France, il est temps de reprendre cette conquête pour socialiser et démocratiser la fonction publique, le chômage, le système de soin et créer aussi, par exemple, une sécurité sociale de l’alimentation, une sécurité sociale de la culture… Dans chaque domaine de la vie, la démocratie totale implique la généralisation de la gratuité, de formes de propriété sociale et commune, de socialisation du pouvoir qui doivent être inventées à partir d’expérimentations passées et en cours, et discutées dans les entreprises, les quartiers, les collectifs militants et habitants.  Les services publics ne doivent plus profiter aux hommes contre les femmes, aux riches contre les pauvres, aux blanc·hes contre les racisé·es, aux valides contre les porteur·euses de handicaps, aux intérêts des capitaux privés contre l’intérêt général, et en exclure les chômeurs/euses, les marginalisé.es, les stigmatisé.es, les incarcéré.es.

L’urgence d’atténuer les catastrophes écologiques, de mettre fin au saccage capitaliste des vivants et des éco-systèmes, de réinventer des formes de vie compatible avec le soin et la reproduction de la nature, est aussi une raison décisive de démocratiser la société. Nous devons créer de nouvelles institutions démocratiques qui permettraient par exemple à toutes les personnes concernées de s’auto-organiser pour faire face aux désastres, de planifier démocratiquement la révolution sociale et écologique de l’ensemble de nos manières de produire et d’habiter. C’est la démocratie qui permet l’articulation entre autogestion et planification, entre les travailleurs·euses, les habitant·es, les usager·es, que nous pourrons décider collectivement de besoins prioritaires, de réduire le temps de travail, d’en finir avec les productions inutiles, le gaspillage, l’extractivisme, les atteintes à la santé et l’extinction de la biodiversité.

Poser la question démocratique aujourd’hui en France, c’est aussi se demander comment mener le combat contre la fascisation d’une partie croissante des dirigeant·es économiques, politiques et médiatiques et ses conséquences sur la diffusion de ces idées à toute la société. Ce mouvement prend appui sur les vieilles idées anti-égalitaristes et racistes de l’extrême-droite fasciste et sur l’idéologie libertarienne – libérale sur les questions économiques, autoritaires, anti-démocratiques et conservatrices dans le champ politique. Le projet politique libertarien, dont le « macronisme » s’inspire aussi en partie, est de renforcer le pouvoir du capitalisme financier dérégulé qui profite des crises et en fait une nouvelle normalité, il est de faire de la « résilience » aux crises, le nouveau projet de société nationaliste, raciste, patriarcal et validiste et il est de défaire par la répression toute forme de solidarité avec les citoyen·nes soumis·es aux risques sociaux qui luttent pour leur vie : les chômeur·ses, les migrant·es, les mal-logé·es et les sans-logement, les sans-papiers, les squatteur·ses, les grévistes, les précaires, les malades, les invalides, les retraité·es, celleux qui perçoivent des minimas sociaux… C’est aussi pour cette raison qu’un nouveau projet politique radicalement démocratique doit se construire à partir des luttes des premier·es concerné·es par les injustices, l’exploitation et l’oppression, et doit promouvoir l’autodéfense sanitaire, économique, écologique et sociale.

Enfin, et c’est là aussi un enjeu fondamental pour nous défendre de la fascisation et de la militarisation de la société, promouvoir la démocratie c’est aussi défendre sans concession l’autodétermination des peuples et la liberté de circulation et d’installation. Face à la guerre d’Israël contre la Palestine et aux massacres à Gaza, nous soutenons la résistance du peuple palestinien, condamnons l’apartheid et le colonialisme qui les oppriment, soutenons le droit des palestinien·nes à vivre dans un Etat dans lequel elles et ils puissent jouir pleinement de leurs droits et de leur souveraineté. Cette ligne directrice de la démocratie comme auto-détermination des peuples est aussi ce qui doit prévaloir pour mettre fin à toutes les guerres et agressions impérialistes, notamment en Ukraine, et créer les conditions d’une paix juste et durable. Lutter pour la démocratie, c’est donc aussi soutenir les peuples contre les dernières formes de colonisation au sein même de l’Etat français, contre le rôle de la Françafrique impérialiste dans les pays du Sahel…. C’est se battre contre les ventes d’armes par la France et s’opposer à tous les impérialismes. C’est également défendre systématiquement, et sans concessions, le droit de toutes les personnes à migrer, circuler et s’installer, à n’importe quel endroit de la planète quel que soit son pays d’origine et les raisons de sa migration.

Proposition : une campagne pour la démocratie totale en vue de construire une nouvelle organisation politique

Ces dernières années ont vu fleurir l’idée que construire une organisation politique n’était finalement pas utile, voire une perte de temps, qu’il suffirait d’une machine électorale à activer quelques mois avant chaque élection. Si cette manière de faire a pu montrer une certaine efficacité dans un contexte électoral bien particulier, il est clair qu’elle ne permet pas l’organisation sur le long terme. Quid de la délibération collective, de la confrontation des points de vue, de la formation ? Finalement elle ne permet pas d’empêcher la fascisation de la société, de renforcer les luttes pour l’émancipation, de participer à la réappropriation populaire de la politique. Sans règles démocratiques, collectivement élaborées, il ne saurait y avoir ni véritables délibérations, décisions et actions collectives, ni inclusivité, ni féminisme, antiracisme et antivalidisme, ni légitimité, ni ancrage populaire, ni pérennité. La démocratie dans une organisation (comme dans le reste de la société) repose sur des règles, mais pas seulement. Elle repose aussi sur des pratiques et une culture démocratique favorisant l’exercice de la démocratie par toutes et tous, quel que soit leur niveau d’étude, de temps de militantisme, de culture partidaire… Finalement, nous pensons que l’organisation que nous devons construire doit être à l’image de la société que nous voulons bâtir.

Pour construire ensemble cette nouvelle organisation politique, révolutionnaire et unitaire, pour la justice, l’égalité et la démocratie, nous proposons à tou·tes les militant·es et tou·tes les forces sociales et politiques unitaires de la gauche anticapitaliste, autogestionnaire, écologiste, féministe, internationaliste, antiraciste et antivalidiste qui le voudront, avant tout au niveau local, mais aussi à toutes les échelles territoriales et économiques et de manière coordonnée, d’élaborer à partir d’aujourd’hui et de mettre en œuvre dès 2024 une grande campagne pour la démocratie à toutes les échelles et dans tous les domaines de la vie.

Dans notre Manifeste pour une nouvelle organisation politique révolutionnaire, démocratique et pluraliste publiée en février 2023, nous avons proposé des « lignes directrices », concernant la justice, les droits fondamentaux et toutes les égalités, la décroissance écosocialiste et/ou l’alter-développement, solidaire et autogestionnaire, ainsi que ce que nous avons proposé d’appeler la « démocratie totale » (voir l’encadré). Sur cette base, et celle de tous les apports en pratique et en théorie qui pourront se construire avec les participant·es au processus « On construit l’alternative », nous proposons de mettre en avant quelques axes prioritaires pour une telle campagne :

  1. La démocratie au travail et dans les lieux de vie (autogestion et planification, démocratie économique, démocratie écologique) :faire connaître et soutenir des expérimentations démocratiques dans la production et au niveau local (comme l’Après M, Fralib, expériences communalistes…) ; développer des projets et promouvoir les propositions politiques (par exemple de sécurité sociale de l’alimentation, de gratuité des transports, de planification écologique…) permettant de définir démocratiquement les besoins aux divers niveaux territoriaux, de démocratiser le travail, socialiser et rendre accessibles à tou.te.s les services publics, pour une décroissance écosocialiste et une société juste et solidaire.
  1. La démocratie comme autodétermination des peuples : renforcer la solidarité avec les résistances des peuples en lutte contre les impérialismes et l’internationalisme concret aujourd’hui, et pour cela faire connaître et soutenir l’auto-organisation populaire notamment en Palestine, en Ukraine, dans les pays du Sahel;  promouvoir des processus et propositions politiques pour une paix juste et durable ; nt développer ou participer à des campagnes de terrain, médiatiques, aux niveaux international permettant d’articuler les luttes contre tous les impérialismes, et contre le militarisme et le rôle anti-démocratique de l’Etat français dans le monde ?
  1. La démocratie dans les pratiques militantes :discuter, expérimenter des règles de rotation des tâches adopter; discuter de quelles expériences doivent être évitées, essayées, généralisées;  d’inventer collectivement des moyens de parvenir vraiment à une égalité entre hommes et femmes, à une participation des quartiers populaires et des personnes racisées ; de lutter contre les VSS, le sexisme, l’élitisme, le racisme dans notre future organisation;  de réduire effectivement les inégalités en terme de temps, de formation, d’expériences ; de construire concrètement une culture démocratique en commun.

Pour répondre ensemble, par la pratique, à ces questions, nous proposons donc d’engager une grande campagne à toutes les échelles de l’action militante qui seront possibles, y compris en lien avec la campagne des élections européennes en 2024, sous la forme de soutien à des initiatives et luttes, de matériel militant, de temps d’autoformation et d’élaboration, d’intervention dans les débats du mouvement social, les débats politiques du moment, les médias, d’expérimentations pratiques, éventuellement de rencontres régionales et nationales, d’états généraux – en vue de poser la question de la démocratie à une large échelle tout en contribuant à des expériences et pratiques communes en vue de la création d’une nouvelle force politique.

L’extrait ci-dessous provient du manifeste « Egalités, justice, démocratie », publié par Rejoignons-nous.

Pour une démocratie totale

Au quotidien, nous ne participons pas aux décisions sur la finalité ou les moyens de notre travail, ni lorsqu’il s’agit de décider de l’aménagement d’un quartier ou de la construction d’un projet polluant. Les services publics sont gérés comme des entreprises. La police ne rend de compte à personne. Les institutions sont conçues pour éloigner les premiers et premières concernées. C’est aussi de cette relégation permanente à n’être que spectateurs et spectatrices de nos vies que naissent les injustices, les renoncements et les souffrances. Nous pensons que cette question démocratique est un point d’intersection fondamental qui permet de relier une série de thématiques, de montrer ce qu’elles ont en commun. C’est aussi un point d’appui, qui n’est pas assez pris au sérieux par la gauche aujourd’hui, pour se battre pour un autre monde, et un élément fondamental de la nouvelle culture politique que nous voulons développer. Il ne devra plus rester d’espaces, de décisions affectant nos existences qui restent soumis à l’autorité arbitraire d’une minorité de privilégiés. Notre projet, en s’appuyant sur les histoires, expérimentations et expériences ouvrières, populaires, autogestionnaires, d’auto-organisation, de démocratie conseilliste et locale, devra viser à organiser une démocratie totale, dans tous les domaines de la vie sociale.

Nous pensons qu’une organisation politique de gauche qui veut changer radicalement le système doit porter des propositions concrètes pour permettre, notamment, le contrôle démocratique :

  • Des entreprises et des services publics. Pour que le travail ne mette plus en danger la vie et qu’il soit un lieu d’exercice de la démocratie, il faut révolutionner les entreprises et les services publics et en faire des institutions démocratiques, en accordant le pouvoir de décision exclusivement aux travailleurs et travailleuses concernant les conditions (par exemple les grilles de salaire dans l’entreprise et les mesures de prévention des accidents et maladies, etc.) et la qualité (par exemple les normes d’un produit ou d’un service) de leur travail ainsi que l’organisation (par exemple l’emploi du temps, les modalités de coopération, etc.) et les moyens de leurs activités (par exemple les outils et logiciels utilisés, les comptes de l’entreprise, etc.) Et pour que le travail réponde enfin aux besoins essentiels de la population, pour que les activités de reproduction sociale soient également partagées et pas assignées aux femmes (et en premier lieu aux femmes populaires et racisées), pour permettre une reconversion écologique de toutes les industries et activités professionnelles, il est urgent d’inventer et imposer de nouvelles institutions rassemblant travailleuses et travailleurs, usagers et usagères, habitantes et habitants pour décider de ce qui doit être considéré comme du travail pour répondre aux besoins fondamentaux, et des finalités du travail au niveau des secteurs économiques et des territoires. De telles institutions démocratiques permettraient par exemple à toutes les personnes concernées de décider directement au sujet de la fermeture et de la reconversion de sites industriels polluants, et plus globalement de planifier démocratiquement la révolution sociale et écologique de l’ensemble de nos manières de produire et de vivre.
  • De l’aménagement de nos lieux de vie et des espaces naturels. Des conseils de quartier, de villes, de région, etc., à différentes échelles, devront permettre aux habitants et habitantes de décider de l’aménagement des lieux de vie et des espaces naturels. Cela nécessite notamment de libérer du temps, en dehors du temps de travail, mais aussi de permettre à toutes et tous d’avoir accès aux connaissances et informations nécessaires à cette réappropriation des espaces de vie.
  • De la police et de l’armée. La police telle qu’elle existe actuellement doit être remplacée par une sécurité publique désarmée, formée à la désescalade de la violence et à la compréhension des rapports sociaux, et soumise à un contrôle démocratique via des jurys composés de citoyens, d’élues locales et d’élus locaux, de responsables associatifs. Les mêmes principes de formation à la non-violence et de contrôle populaire et démocratique doivent valoir aussi pour l’armée.

Au-delà de ces exemples, et ébauches de propositions, c’est l’ensemble des institutions sociales et politiques qui devront faire l’objet d’une réflexion collective en vue de leur démocratisation totale, afin qu’elles ne soient plus des lieux de dépossession du pouvoir, d’injustices et de privilèges, mais deviennent des espaces de délibération, de décision et de coopération démocratiques auxquels chacun puisse réellement participer.

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