Les résultats des élections européennes confirment la menace d’une extrême-droite au pouvoir et la réalité du processus de fascisation, en France et en Europe. L’annonce de la dissolution de l’Assemblée nationale montre, s’il le fallait encore, que le macronisme n’est pas un rempart mais au contraire un marche-pied pour le Rassemblement national.
Pour les élections législatives du 30 juin et du 7 juillet, il faut construire l’unité la plus large de la gauche sociale et politique pour faire front contre l’extrême-droite et le capitalisme autoritaire, s’opposer en même temps à Bardella, Macron, et leur monde, et faire vivre la possibilité d’une alternative. Un accord électoral raisonnable à gauche, avec un·e seule candidat.e de gauche par circonscription, était indispensable – c’est ce que prévoit l’accord « Quelques jours pour faire front populaire » annoncé le 10 juin, qui est de ce point de vue très positif.
Cependant, alors que l’ensemble des gauches ne dépasse à nouveau pas le tiers des suffrages exprimés, ce n’est pas la vieille politique des états-majors, des appels à l’unité par le sommet et des cartels de partis de gauche – politique en partie responsable de la catastrophe électorale en cours – qui permettra seule d’éviter le pire. Il nous faut, dès ces élections et dans la durée, une alliance inédite des syndicats, mouvements sociaux et écologistes, des quartiers populaires, associations et collectifs d’habitant·es, et de toutes les gauches politiques, pour faire front contre le néofascisme et le capitalisme prédateur. Il faut que nous soyons des millions à nous mêler de politique, pour inverser le rapport de force.
Cette unité à la base ne part pas de rien : elle peut s’appuyer sur les collectifs unitaires locaux, les réseaux issus du mouvement contre les retraites, les regroupements entre organisations qui ont déjà commencé à faire de la politique autrement, dans les quartiers et les villes, etc. Et elle est inséparable de l’objectif que s’est donné Rejoignons-nous et auquel nous travaillons notamment dans le cadre d’On construit l’alternative : construire un nouveau projet politique et pour cela une nouvelle force politique anticapitaliste, anti-impérialiste, pour le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes, partout dans le monde, de l’Ukraine à la Kanaky et à la Palestine, écologiste, féministe, contre tous les racismes, l’antisémitisme, la rromophobie et l’islamophobie, anti-validiste, et contre la LGBTQI+-phobie, capable de mettre en avant une alternative radicale. Élaborer de nouvelles alliances, promouvoir de nouvelles pratiques militantes, construire un nouveau projet politique, sont plus que jamais nécessaire. Mais cela prend du temps. Il y a aujourd’hui urgence : nous appelons tou·tes les habitant·es et militant·es, notamment des mouvements sociaux et écologistes ainsi que de la gauche radicale, à se réunir et s’impliquer dans la campagne pour renforcer le front contre le néofascisme et le macronisme, et pour contribuer aussi de cette manière à une alternative sociale et politique.